Achillea millefolium

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Achillée Millefeuille
AchilleaAstéracées

Plante herbacée vivace qui pousse dans les prairies, lisières, clairières et bords de chemin des régions tempérées, l'achillée doit son nom au naturaliste Pline l'Ancien qui l'a nommé ainsi en hommage au guerrier légendaire grec Achille, lequel en aurait fait usage pour ses propriétés vulnéraires. La plante est probablement utilisée par les hominines depuis la préhistoire, ce dont témoigne la découverte d'une quantité importante de pollens d'achillée dans des sédiments de la "tombe aux fleurs", datée d'il y a environ 50'000 ans.

[Page en cours de rédaction.]

Achillea millefolium

Achillea millefolium


Division : Angiospermes
Famille : Astéracées
Genre : Achillea

  • Quelques noms vernaculaires

Fr : Achillée millefeuille, Herbe aux charpentiers,
Herbe à la coupure, Millefeuille, Sourcils-de-Vénus
Es : Milenramas - En : Common yarrow

  • Répartition

Indigène en Eurasie et Amérique du Nord.

  • Toxicité

Quasi nulle.

  • Usage principal

Médicinale


Sommaire

Taxonomie

[ PlanteChlorobionteEmbryophyteTrachéophyteSpermatophyte ]

  • Angiosperme
    • Classe : Magnolopsida
      • Ordre : Asterales
        • Famille : Astéracées
          • Genre : Achillea
            • Espèce : Achillea millefolium (Synonymes : Achillea cuspidata, Achillea decipiens, Achillea lanulosa)
              • Sous-espèces : Achillea millefolium subsp. ceretanica, Achillea millefolium subsp. chitralensis, Achillea millefolium subsp. elbursensis, Achillea millefolium subsp. millefolium, Achillea millefolium subsp. sudetica (voir les descriptions plus bas)
                • Variétés : Achillea millefolium var. alpicola, Achillea millefolium var. arenicola, Achillea millefolium var. borealis, Achillea millefolium var. californica, Achillea millefolium var. densiloba, Achillea millefolium var. gigantea, Achillea millefolium var. litoralis, Achillea millefolium var. megacephala, Achillea millefolium var. nigrescens, Achillea millefolium var. occidentalis, Achillea millefolium var. pacifica, Achillea millefolium var. puberula (voir les descriptions plus bas)


Description

Morphologie

Mille-feuille, 1833
  • Fleurs :
    • Inflorescences: en corymbes (fausse ombelles) serrés constitués de nombreux petits capitules (ou "fausses fleurs", comme la marguerite)
    • capitules de couleurs blancs crèmes (et parfois roses, purpurines), constitués de fleurs gamopétales et de ligules (ou "fausses pétales") plus courtes que la moitié de l'involucre (la "collerette" de bractées)
  • Fruits : akènes oblongs, aplatis, blanchâtres.
  • Racines : Rampantes, traçantes
  • Odeur :
    • Feuilles : herbacée, légèrement aromatique (camphrée) au froissage, surtout en saison chaude et sèche
    • Fleurs : agréable, aromatique
    • Fruits : douce, florale, mielleuse
    • Racine (fraîche) : camphrée



Biologie

Plante vivace.

Croissance
La plante croît jusqu'à une taille permettant la floraison, à partir de sa deuxième année.

Période de floraison : Mai à octobre
Période de fructification : Juin (?) à novembre

Reproduction sexuée
La plante est hermaphrodite.

Germination
La durée germinative des graines est de 3 à 4 ans. Le taux de germination, généralement élevé, décline au delà.
La graine germe en 10 à 15 jours.

Multiplication asexuée
La plante produit des stolons rougeâtres en réseau peu profond, sous la surface du sol.


Constituants chimiques

Acides organiques :

  • Acides gras : acide linoléique, acide myristique, acide oléique, acide palmitique, acide stéarique
  • Acides aminés : alanine, acide aspartique, acide glutamique, histidine, leucine, lysine, proline, valine
  • Vitamines hydrosolubles : acide ascorbique, acide folique
  • Monoacides aromatiques : Acide salicylique
  • Acides phénoliques : acide caféique, coumarines
  • Acides dicarboxyliques : Acide succinique

Huile essentielle (terpènes, terpénoïdes, dérivés terpéniques) :
L'huile essentielle d'achillée est bleue, ce qui est du à la présence d'azulène et chamazulène. Elle est inflammable à 59°C (point éclair).

Alcaloïdes :
achilléine, achicéine, bétonicine, moschatine, trigonelline

Tanins

  • Bétaïnes : bétaïne, stachydrine, choline

Polyphénols :

  • Flavonoïdes : apigénine, lutéoline, artémétine, casticine, isorhamnétine, lutéoline, rutine, vitexine, schaftoside, isorientine, orientine

Polymères :

  • Polyacétylène


Écologie, phytogéographie

Milieu

Climat
L'achillée millefeuille est une plante des climats tempérés (jusqu'à 2500m d'altitude). Elle s'adapte au climat subarctique.

Rosée. Saint-Jean-du-Gard, Juin 2019.
  • Ensoleillement : perhéliophiles (75 000 lux)
  • Températures : planitiaires (des plaines) à montagnardes (T° moyenne ≈ 7 à 10°C)
  • Humidité : aéro-mésohydrique intermédiaire (≈ 40% d'humidité dans l'air)
  • Continentalité : moyenne (continentale autant qu'océanique)

Sol
L'achillée millefeuille est une plante de sols généralement pauvres, suffisamment drainés, parfois légèrement érodés. Ces préférences diffèrent selon les sous-espèces.

Préférences de sols

  • Réaction pH : neutrophile (sols dont le pH se situe autour de 7)
  • Humidité : mésoxérophile (sol moyennement sec)
  • Texture : sable fin
  • Nutriments : méso-oligotrophile (sol modérément pauvre en éléments nutritifs)
  • Salinité : peroligohalines (plutôt intolérante au sel)
  • Matière organique : mull acide (pH entre 7 et 5)

Bio-indications
Une population importante d'achillée millefeuille peut témoigner d'une carence en matière organique due aux traumatismes du sol (labours, travaux, surpâturage) qui provoquent des érosions. Les graines d'achillée lèvent leur dormance dans les sols qui ont un coefficient de fixation déficitaire, c'est à dire qu'ils n'arrivent plus à fixer l'eau et les éléments fertilisants. La présence du millefeuille révèle aussi parfois un excès de carbone, dû par exemple au crottin dans les parcs à chevaux[1].

Impact sur le sol
L'achillée millefeuille permet la fixation des sols qui ont tendance à l'érosion.

Biotopes

  • Biotopes primaires

Prairies naturelles des vallées alluviales, des plateaux calcaires et basaltiques et des montagnes. Clairière forestières et landes.

  • Biotopes secondaires

Pelouses, prairies agricoles, terres remuées par les travaux, talus, bords des chemins et des routes, vignes, vergers.
Classes de phytosociologies :

??? 

Relation aux espèces voisines au sein du milieu

???


Démécologie
Propagation
L'achillée millefeuille se multiplie avant tout par le biais de ses stolons qui lui permettent de s'étendre sur des zones importantes y compris là où le couvert végétal est important mais la plante se multiplie aussi grâce à ses graines qui lui permettent d'atteindre des zones plus lointaines lorsqu'elles sont transportées par des animaux.

Fragilités (menaces, fragilités, sur-abondance)

Impacts de la monoculture ou de la sur-abondance

Phytogéographie, répartition

Répartition globale
L'achillée millefeuille est indigène en Europe et dans le nord de l'Eurasie mais également en Amérique du Nord. D'introduction plus récente dans l'hémisphère sud, elle est à priori absente dans la péninsule arabique et la majeure partie du continent Africain.

Répartition par pays d'achillea millefolium [2] (carte 1). {Vert : indigène / Violet : introduite}
Répartition par pays d'achillea millefolium [2] (carte 2). {Vert : indigène / Violet : introduite}
Observations d'achillea millefolium (GBIF)



Europe, Méditerranée
Indigène dans le nord du pourtour méditerranéen, la plante se serait introduite plus récemment en Corse, aux Baléares et à Chypre mais serait en revanche absente en Afrique du Nord (????) où d'autres espèces du genre sont néanmoins présentes. Bien qu'apparemment "indigène" au Portugal, l'espèce est d'introduction plus récente à Madère et aux Canaries.
France métropolitaine

Répartition d'achillea millefolium en France(INPN)
??? 

Arctique
C'est sans doute l'endroit le plus au Nord de son aire de répartition : l'achillée millefeuille est présente dans l'archipel du Svalbard où elle s'est pérennisé dans au moins trois peuplements, probablement uniquement grâce à la multiplication végétative, et sans germination de graines pour le moment, mais "ça pourrait changer"[3]. On retrouve également le sourcil de Vénus dans le Sud du Groenland (tout comme en Islande et dans les îles Féroé).

Sud de l'Afrique
La plante s'est notamment répandue en Tanzanie et en Afrique du Sud.

Australie
L'achillée est en Australie une plante exotique présente notamment dans les Snowy Mountains (montagne les plus hautes du pays). Elle y est apparemment favorisée par la présence humaine (stations de ski, bords des routes et chemins, etc.)[4].

Antarctique
L'achillée millefeuille a été observée dans l'archipel des îles Crozet, dans l'arc Antarctique, au sud de l'Océan Indien. La plante y est considérée comme "espèce végétale exotique" et n'est apparemment pas la bienvenue. Une graine a sans doute réussi à se faufiler à travers les protocoles de biosécurité mis en place pour "préserver" l'archipel. Les Terres australes et antarctiques françaises étant désormais inscrites au Patrimoine mondial de l'humanité, l'achillée va devoir se faire encore plus discrète[5]... L'herbe à la coupure s'est déjà implantée plus au Sud (et plus à l'Ouest) sur l'île de South Georgia.

Chorologie (origine et évolution de l'espèce)
Selon une étude phylogénétique de 2008, l'espèce qui s'est implantée sur presque tout l'hémisphère Nord proviendrait du Sud-Ouest de l'Asie et de l'Europe d'où elle se serait étendue vers l'Asie centrale et l'Asie de l'Est d'une part et l'Amérique du Nord d'autre part. Au cours de cette évolution géographique, des sous-espèces se sont différenciées, tel borealis en Amérique du Nord.

Conservation et politiques de protection

L'achillée millefeuille est une espèce dont la population est stable (classée "préoccupation mineure" par l'UICN dans le monde, en Europe ou en France métropolitaine). Elle est parfois considérée comme mauvaise herbe ou comme plante invasive.
La population des orobanches pourprées, qui parasitent les achillées et donc ne survivent que grâce à elles et aux quelques autres espèces qu'elles parasitent, est par contre en déclin (classée "espèce protégée" dans le Nord en Île de France).

Pour qui oit la Loi
L'achillée millefeuille est considérée comme "plante exotique envahissante" par la préfecture de Saint-Pierre-et-Miquelon[6] (la plante est représentée dans l'ensemble de la région, blablabla)[7].

Relations plantes et animaux, zoopharmacognosie

Étourneaux sansonnet alias sturnus vulgaris (photo Marek Szczepanek)

La plante et les vertébrés
Oiseaux

  • Les étourneaux sansonnets (Sturnus vulgaris) utilisent l'achillée pour en garnir leurs nids. Une étude menée sur des hirondelles bicolores, qui n'en utilisent pas, a montré que l'ajout de la plante au nid inhibe la croissance des parasites[8].

Mammifères (hors hominines)

  • Les amérindiens Haisla ont observé que les ours ingèrent de l'achillée millefeuille[9].
Le syrphe eristalis arbustorum sur une achillée. (photo Ivar Leidus)

La plante et les invertébrés
Insectes

  • L'achillée est une source importante de nectar pour de nombreuses espèces de mouches, de guêpes et quelques abeilles.
  • Certains coléoptères, punaises (telle Horistus orientalis), pucerons, sauterelles, larves de mites et chenilles de papillons[10] s'en nourrissent. Les papillons de nuit Coleophora millefolii et Eupithecia millefoliata [en : yarrow pug] doivent leurs noms à la plante dont leurs larves se nourrissent exclusivement. Cinq autres espèces de lépidoptères ne se nourrissent qu'avec des plantes du genre achillea. Les individus adultes du coléoptère Chrysanthia viridissima (dont les larves sont xylophages) se nourrissent du nectar et du pollen d'achillea millefolium ainsi que d'autres espèces de plante, notamment de la famille des apiacées.


Orobanche pourprée, alias Phelipanche purpurea (Autriche, photo Stefan Lefnaer)

Interactions avec d'autres espèces de plante

  • L'orobanche pourprée (phelipanche purpurea) vit en parasite sur la racine de l'achillée millefeuille (et également d'autres espèces des genres achillea et artemisia). La population de l'orobanche pourprée est en déclin, cette plante holoparasite est protégée en France dans les régions Nord-Pas-de-Calais et Île-de-France.


Interactions entre la plante et les champignons (lichens et basidiomycètes)

Phytopathologies

Maladie cryptogamique

  • L'achillée millefeuille est sujette à l'oïdium.


Défenses et techniques de survie

Défense contre les gros herbivores
Défense contre les insectes ravageurs
Défense contre la sécheresse

Sous-espèces, variétés, formes

Sous-espèces
On considère 5 sous-espèces d'achillea millefolium.

Achillea millefolium subsp. ceretanica Achillée de Cerdagne
[Synonyme : Achillea monticola]
Sous-espèce présente en France (Massif Central, Pyrénées-Orientales), en Espagne et au Portugal.

Achillea millefolium subsp. chitralensis
Sous-espèce endémique du du Pakistan et du Cachemire.
Habitat : pentes enherbées humides, le long des routes et des pistes des collines entre 900 et 2700 m d'altitude, sur sols argilo-limoneux des steppes boisées et prairies de montagne.

Achillea millefolium subsp. elbursensis

Achillea millefolium subsp. millefolium

Achillea millefolium subsp. sudetica Achillée alpestre, Achillée des Monts Sudètes
[Synonyme : Achillea millefolium subsp. alpestris]
Présente en Europe (Autriche, Tchéquoslovaquie, Finlande, France [11], Allemagne, Hongrie, Italie, Norvège, Pologne, Roumanie, Suède et Suisse)[12].
L'achillée des Monts Sudètes est beaucoup plus tolérante au froid et nécessite des sols nettement plus riches en matière organique que l'achillée millefeuille type.

Quelques cultivars de millefeuille, "Summer pastels"

Variétés, Cultivars, Formes
L'espèce compte plus d'une centaine de variétés, de nombreux cultivars pour l'ornement.

Quelques cultivars ornementaux
Anthea : couleurs des fleurs variant du jaune au blanc crème.
Apricot delight : corymbes de 10 cm aux coloris variant du rose rouge à l'orangé.
Cerise queen : cultivar ancien avec des corymbes aplaties, fleurs rose pourpré qui palissent à pleine floraison.
Laura : fleurs couleur magenta à centre blanc.
Paprika : fleurs variants du rose fuschia ou rouge orangé.

Espèces proches et hybrides :
Voir la page sur le genre achillea.

Aperçu ethnobotanique, historique et actuel

Préhistoire

Paléolithique, traces des premiers usages

Le Néendertalien Shanidar IV, un certain temps après sa mort

"La tombe aux fleurs" de Shanidar IV
L'utilisation de la plante il y a 50'000 ou 60'000 ans, par les Homo neanderthalensis, a d'abord été attestée par la présence de pollens en quantité dans des sédiments prélevés par l'équipe de l'archéologue Ralph Stephan Solecki entre 1952 et 1960 dans la grotte de Shanidar, dans les Monts Zagros, en Irak, à la frontière avec la Turquie et l'Iran. En 1966, la paléopalynologue Arlette Leroi-Gourhan analyse des prélèvements faits à proximité de la tombe du Néendertalien Shanidar IV dans lesquels elle repère des pollens "isolés, comme ailleurs dans la grotte, mais aussi collés en groupe dont certains avaient encore conservé la forme même de l'étamine", n'ayant pu "arriver en cet endroit que dans des fleurs entières", et provenant de seulement sept espèces. L'achillée millefeuille, le muscari, le centaurée du solstice, la rose trémière du Kurdistan, le séneçon jacobée et l'éphédra élevé (qui aurait servit pour confectionner le matelas) ont été identifiées (une septième est restée mystérieuse). Ces plantes ont toutes des propriétés médicinales reconnues et répandues. Arlette Leroi-Gourhan conclut que le Néendertalien a été que le corps du Néendertalien a été déposé sur un "lit de branchettes d'éphèdre et de sept espèces de fleurs représentées par plus de 1000 groupes de pollens encore collés ensemble. Mais ce que nous continuons d'ignorer sont les raisons du choix précis de ses plantes alors qu'en la fin du printemps la montagne est couverte d'innombrables espèces de fleurs (...). De nombreuses questions se posent (...), sur ces rites inconnus et sur ces fleurs auxquelles - peut-être - les Néandertaliens donnaient-ils déjà des noms".[13]

El Sidrón : achillée dans les dents
En 2012, en analysant la plaque dentaire de cinq squelettes de Néandertaliens (datation estimée : 49'000 ans) découverts dans la grotte d'El Sidrón (Asturias, España) des chercheurs ont montré la présence de composés végétaux amers provenant de l'achillée millefeuille et de la camomille sur la dentition d'une jeune femme. Pour Karen Hardy, l'une des chercheuses à l'origine de la découverte "Il est très surprenant que ces plantes, que nous avons pu identifier avec certitude, figurent parmi celles qui ont un goût amer, guère de qualités nutritionnelles - mais connues pour leurs propriétés médicinales." Ce serait "la première preuve directe d'automédication" pour sa collègue Amanda Henry. Il convient toutefois noter que cela n'a absolument rien d'étonnant puisque nombre d'animaux, aux rang desquels d'autres hominidés comme les gorilles, pratiquent l'auto-médication, et c'est aussi le cas des mouches drosophiles par exemple[14]...

Néolithique

Antiquité et Moyen-Âge

Résumé des usages, symboliques, cultures en Europe / Asie / Afrique
Explorateurs et nouvelles plantes
Et pendant ce temps aux Amériques

Époques modernes et contemporaines

Histoire paysanne (cueillettes, sélections variétales)
Histoire botanique et scientifique (dont sélection génétique)
Histoire horticole (modes ornementales, sélections et hybridations)
Histoire et actualité agricole et agro-industrielle

Économie

L'achillée millefeuille est essentiellement commercialisée sous forme d'huile essentielle, pas réellement utilisée comme arôme ni en parfumerie, elle l'est donc principalement en aromathérapie. L'achillée reste néanmoins une plante d'importance secondaire au sein de la production de plantes médicinales.

L'huile essentielle
Si le Canada et les Etats-Unis d'Amérique produisent aussi de l'achillée, la part de la production mondiale est plus importante en Europe, principalement en Albanie, en Hongrie et en Bulgarie. Selon des données de la FAO qui remontent à 1993, la production mondiale d'huile essentielle d'achillée s'élevait à 0,8 tonnes contre 26'000 tonnes d'huile essentielle d'orange et 4300 tonnes de d'huile essentielle de menthe. La valeur de la tonne d'huile essentielle de millefeuille sur le marché mondial s'élevait alors à 110'000$, contre 1'100'000$ pour celle de graines d'angélique et seulement 2300$ pour celle d'orange.

Achillée sèche vendue en vrac dans une herboristerie

Sur le marché français, le tarif au détail de l'huile essentielle d'achillée millefeuille est d'environ 15 à 20€ pour 5ml, elle est donc relativement chère en rapport à la moyenne des autres huiles essentielles.

La plante sèche
Au détail, la plante sèche est vendue entre 40 et 50€ le kilo (observation en 2019).

Toxicité et précautions d'emplois

Toxicité / Innocuité

  • Dose létale : inconnue
  • Dose toxique minimale : inconnue

Effets sur l'organisme :

  • La plante peut causer des problèmes d'éruptions cutanés importants chez des personnes présentant une allergie aux plantes de la famille des astéracées (lactones sesquiterpéniques).
  • Le suc de la plante fraîche peut s'avérer photosensibilisant.
  • Autre effet probable, indésirable pour certains (mais pas pour tous !), une étude, réalisée sur des rongeurs, a montré que l'extrait aqueux d'achillée millefeuille accroissait le nombre de spermatozoïde défectueux.
  • Substances toxiques présentes :

???

  • Exemples d'intoxications involontaires :

???

Sur l'usage de l'huile essentielle et des autres formes galéniques

  • En raison de la concentration dans l'huile essentielle de certaines molécules qui s'avèrent toxiques à forte dose, mais aussi du caractère à risque de la plante pour la peau (parfois allergisante), l'huile essentielle d'achillée est à manipuler avec précautions.
  • Pour des raisons similaires, la prudence est également de rigueur avec la teinture mère. En revanche, l'usage des infusions, décoctions, par voie orale, en lotion ou en compresse, est "sans danger".

Allergies et précautions diverses

Intolérances et allergies
Une allergie à l'achillée peut se manifester sous forme d'éternuements ou d'éruption cutanée chez certaines personnes par ailleurs allergiques à d'autres plantes de la famille des astéracées.

Contre-indications, précautions diverses
Les usages alimentaires et médicinaux sont globalement déconseillés pendant la grossesse.

Contaminations possibles
La plante pousse aisément en bords de chemins, de routes et près d'habitations, zones dans laquelle il est préférable d'éviter la cueillette à cause des risques de pollutions engendrées par l'homme (hydrocarbures, produits chimiques, etc.).

Confusions à éviter

Pour les novices, confusions possibles avec des plantes de la famille des ombellifères dont l'inflorescence est en ombelle et non en corymbes comme l'achillée. Les feuilles basales (rosettes) peuvent également présenter une légère similitude avec les plantes de cette même famille dont certaines espèces sont très fortement toxiques (petite cigüe, grande cigüe, Oenanthe safranée). Plutôt qu'en raison de véritables ressemblances, c'est la dangerosité de cette confusion qui explique pourquoi elle est mentionnée.

Techniques de cueillette, de culture et de conservation

Cueillette

Périodes et procédés de cueillette
Les jeunes feuilles se cueillent de février à juillet.
Les sommités fleuries et plantes entières se cueillent de juin à octobre.
Les racines se prélèvent de préférence en octobre.

Préservation
Si l'on prend soin de ne prélever que les parties aériennes des plantes, celles-ci repoussent aisément. Dans le cas de cueillette sauvage, on peut cependant avoir la bienveillance de laisser la majeure partie des fleurs, pour préserver l'équilibre du milieu, notamment pour que les butineurs en profitent.
Le prélèvement des racines ou de la plante entière s'effectue de préférence sur des plantes cultivées. En cas de cueillette sauvage, il convient de le faire à mesure, au besoin, ou alors en prenant grand soin à ne prélever qu'une infime partie des achillées présentes dans la zone de cueillette (une plante sur dix maximum).
Si l'achillée n'est pas globalement une plante menacée, comme toute plante elle peut l'être dans certains espaces, notamment à cause de cueillettes trop intensives. Même si l'espèce est présente en nombre, la prélever en quantité trop importante aura un impact sur l’écosystème.

Culture

La plante est adaptée aux sols pauvres et tolère une grande variabilité d'humidité.
Il est aisé de repiquer la plante entière ou les jeunes plants issus des stolons.
On peut aussi facilement semer les graines d'achillée en les répandant à la surface du sol. Une graine semée à l'automne donnera une rosette au printemps suivant qui fleurira l'année d'après.

Conservation, séchage, distillation

Distillation de l'achillée millefeuille

Conservation par réfrigération
Fraîche, l'achillée peut se conserver momentanément dans un verre avec de l'eau fraîche. Au frigo, elle se conservera environ trois jours dans un tissu ou un papier absorbant humide.
On peut congeler la plante en la gardant à plat.

Séchage
L'achillée est une plante qui se sèche aisément, étalée ou suspendue à l'envers, dans un endroit sec et aéré, sans lumière.
La durée de conservation de la plante sèche varie selon les conditions dans lesquels celle-ci est faite, elle sera favorisée avec un minimum de variation de l'humidité ambiante et aucune exposition au soleil ni aux courants d'air. Ne prélever et ne faire sécher que la quantité de plante nécessaire pour une année est la meilleure solution pour s'assurer une plante conservant un maximum d'arômes et de principes actifs. Toutefois, bien conservée, l'achillée peut se garder plus longtemps : il suffit alors de vérifier que la couleur reste bien verte et que l'odeur soit toujours présente.

Distillation
L'huile essentielle est réalisée avec les sommités fleuries. La quantité extraite dépend de l'âge des plantes et des conditions dans lesquels elles ont poussé, on peut toutefois à titre indicatif se référer aux chiffres suivants : de 0.1 à 0.25% d'HE dans les fleurs fraîches et de 0.24 à 0.5% dans des fleurs semi-sèches [15]. Plus ou moins longtemps après l'extraction et selon le terroir d'où provient la plante, l'huile essentielle d'achillée millefeuille prend une teinte bleutée, ce qui est dû à la présence de chamazulène (dérivé de l'azulène que l'on retrouve aussi dans les HE de Camomille matricaire et de Tanaisie annuelle).

?? Hydrolat 

Ses différents usages

Intérêts pour les cultures, les jardins et l'environnement

Maintien du sol

  • "Les achillea, grâcent à leurs racines longues et fibreuses, solidifient les talus et les terrains inclinés"[16].

Compost

  • L'achillée millefeuille est utilisée pour accélérer la décomposition du tas de compost, soit en mêlant la plante au reste de la matière organique que l'on prendra le soin de bien remuer pour l'oxygéner, doit selon la méthode biodynamique, en diluant et en brassant dans l'eau une faible quantité de plante. Cette préparation, la "502", est sensée jouer un rôle dans "la mobilité du souffre et de la potasse" au sein du tas de compost. Elle est associée à d'autres préparations réalisées à partir d'autres espèces (valériane, écorce de chêne, camomille matricaire, pissenlit, ortie).[17]

Associations bénéfiques

  •  ????????????

Purin et préparations fongicides

  • L'achillée est utilisée pour renforcer l'action des préparations de type purins à usage fongicide, notamment grâce à l'action de l'acide salicylique et de l'acide isovalérianique. En mettant à macérer 20g de fleurs sèches pour 1L d'eau pendant 24h, on obtient un extrait qu'on peut mélanger à la préparation fongicide (purin de prêle par exemple)[18].

Ornement

  • L'achillée est cultivée en plante ornementale, tant pour enherber facilement les endroits pauvres et secs que pour les couleurs de certains des cultivars.

Plante nectarifères

  • La plante est une source de nectar pour les hyménoptères, entre autres pour les abeilles, source non négligeable car la floraison dure plusieurs mois et que la plante pousse en quantité sur des terrains qui ne sont pas toujours propices à l'abondance de fleurs. Elle est ainsi utilisée pour attirer les insectes auxiliaires en agriculture biologique.

Phytoremédiation, dépollution

?? Phytoépuration, rhizofiltration
??? Dépollution des sols
phytoextraction, phytodégradation, pièges à nitrates
??? Assainissement de l'air (intérieur)

Intérêts pour l'élevage

Fourrages

  • Si d'autres agronomes ont avant lui considéré la plante comme "excellent fourrage", en 1923, T.Husnot, ingénieur agricole et botaniste, écrit dans la Revue de botanique appliquée et d'agriculture coloniale que la millefeuille "croît au bord des chemins et dans les prés très secs, où elle réussit bien, mais elle ne produit qu'un foin dur, de qualité très inférieure. Je l'arrache de mes prés et herbages de Normandie, où je la considère comme nuisible. Elle peut former une assez bonne pâture pour les moutons sur les coteaux secs et arides, où de meilleures plantes ne réussiraient pas ; c'est, à mon avis, le seul cas où il soit utile de la cultiver. On sème 5 à 6 kg par ha."
  • Dans les prés, l'achillée est globalement appréciée par le bétail même si il semble que les bovins ne la consomment qu'en quantité modérée alors que les ovins au contraire la consomment abondamment. Cette consommation a évidemment un impact sur le goût du lait, que certains considèrent négatif pour le lait de vache, mais c'est sans doute parce qu'il n'est pas aussi insipide que le lait qu'on nous habitue à consommer provenant d'élevages où les vaches ne voient jamais la couleur de l'herbe. Pour l'Unité de recherche sur l'écosystème prairial de l'INRA de Clermont-Ferrand, la biodiversité des prairies a un effet direct sur la qualité des produits laitiers : "les terpènes, très présents dans les espèces dicotylédones des prairies permanentes (fenouil des Alpes, achillée millefeuille, petit boucage, thym serpolet) agissent sur les microorganismes lors de l’affinage des fromages, et créent une typicité de terroir intéressante gustativement[19]."
  • Dans les basses Cévennes, l'achillée millefeuille est donnée, ou du moins a été donnée, aux lapins [20].
  • Au Québec, son nom d'Herbe aux dindes témoigne du fait qu'elle sert ou qu'elle a servit dans l'alimentation des volailles.


Litière

  •  ???? Poulailles ???


Vétérinaire

  • F.-J. Cazin note (en 1868) que "l'usage de la millefeuille comme antihémorrhagique et emménagogue est vulgaire dans nos campagnes, non-seulement dans la médecine humaine, mais aussi dans la médecine vétérinaire traditionnelle. Les cultivateurs l'emploient en décoction concentrée dans l'hématurie et les flux de sang des bestiaux, dans la rétention de l'arrière-faix chez les vaches, etc." Il note aussi que la plante est "dit-on, un excellent remède contre la gale des moutons"[21].
  • Les Amérindiens Pieds-Noirs se servent de l'achillée millefeuille pour rincer les yeux de leurs chevaux[22].
  • Les Chippewa utilisent une décoction de tiges et de feuilles qu'ils appliquent sur leurs chevaux pour les stimuler. [23]
?? * Certains apiculteurs, en biodynamie notament, administrent à la ruche des préparatiuons à base d'achillée. 


Apiculture
Ruches, enfumages
Mellifère / description gustative du miel
(Voir aussi plantes nectarifères)

Usages alimentaires

Jeunes feuilles d'achillée. Marseille, 12/2019.

Parties utilisées

  • Jeunes feuilles encore tendres
  • Feuilles
  • Sommités fleuries


Description, intérêts gustatifs et nutritionnels

Description gustative

  • La saveur de la feuille d'achillée millefeuille est caractérisée par une amertume relativement douce, une astringence et des notes végétales, légèrement camphrées, persistantes.
  • La fleur a un goût amer et une saveur légèrement aromatique.

Principale molécules sapides

  • Essences aromatiques (bornéol, limonène, ???
  • Amers aromatiques

Associations de saveurs
L'achillée se marie bien avec les poissons et fruits de mer.

Rôle historique et contemporain dans l'alimentation
Si la plante a pu être consommée avec une certaine régularité, dans les îles britanniques notamment, elle joue un rôle mineur voire négligeable dans l'alimentation humaine.

Propriétés et apport nutritionnels
L'achillée contient de la vitamine C, de la vitamine B9, ????...
La plante est apéritive, carminative, peptique, tonique amer. (Voir la liste des propriétés)

Disette, survie
Là où elle pousse, la plante est parfois disponible en quantité importante mais elle ne peut être constitutive d'une alimentation de base. Il faut d'autre part considérer qu'elle a plutôt la propriété d'ouvrir l'appétit que de couper la faim. C'est en fait surtout pour ses propriétés médicinales qu'elle présente un véritable intérêt en situation de survie. Cependant, elle se retrouve dans le panel de ces "mauvaises herbes" que tout partisan de la naturalité et autres adeptes d'un retour à l'instinct primaire se doit de reconnaître et de boulotter, au moins de manière fantasmée. "Songez un peu : ce monsieur très bien mis, ce cadre sérieux, cet informaticien professionnel s’en va acheter au kiosque le magazine Vie sauvage où il est bien aise de découvrir que le mammouth est l’animal du futur, ou Humaterra qui ôte toutes ses ignorances sur la vie du lézard, du castor et du crocodile ou, mille fois mieux encore, Survival. Le guide de survie en milieu hostile où il apprendra pêle-mêle à cuisiner une soupe d’orties, à accommoder l’ail des ours, le pissenlit et l’achillée millefeuille, à faire un nœud de chaise, à allumer le feu au silex, à ouvrir une boîte de conserve avec ses dents, à évaluer la létalité d’une flèche de chasse, à donner à la viande séchée la longévité de Mathusalem  !" (François Cassingena-Trévedy, Études 2017/10)

Préparations culinaires

Bases et conserves

Jus et extraits
???? Jus extrait ou centrifugé, cryoconcentration.

Confitures et gelées
???

Sucres aromatisés, sirops
???

Saumures et conserves au vinaigre
???

Huiles et vinaigres aromatisés
???

Épice sec
???

Cuisine salée

Aromate frais

  • Les feuilles peuvent servir d'aromates pour assaisonner omelettes, salades, plats de poissons, de coquillages ou de crustacés.

Salades, crudités

  • Les jeunes feuilles se mêlent avec parcimonie à d'autres sauvages ou cultivées pour confectionner des salades goûteuses.

Sauces

  • On peut assaisonner une vinaigrette, une mayonnaise ou une sauce vierge avec des feuilles ciselées.
  • Mêlées à d'autres feuilles, on peut en faire un coulis d'herbes.

Beurres aromatisés

Légumes cuits, soupes

  • Les feuilles, rapidement blanchies, se font sauter au beurre.

Décoration

  • Les feuilles, "sourcils de Vénus", décorent les assiettes d'entrées ou de poissons en apportant une touche de vert profond.

Autres idées de recettes

  • Purée de petits pois, sautés avec des feuilles d'achillée puis déglacés au bouillon de légume, mixée, lissée selon ses goûts avec un peu de crème, de beurre ou du jaune d’œuf, et assaisonnée au sel et poivre. Si l'envie nous prend, servir avec quelques feuilles d'achillée frites et parsemer de quelques fleurs de millefeuilles.


Desserts, pâtisserie, confiserie

Crème, entremets

  • Les sommités fleuries peuvent aromatiser flans, crèmes et crémeux.
  • François Couplan propose une crème anglaise avec 1L de lait, 6 jaunes d'oeufs, 100g de sucre et 50g de sommités fleuries d'achillée millefeuille infusées dans le lait[24].

Biscuits et gâteaux
???

Confiserie

  • L'achillée millefeuille figure aux côtés d'autres plantes dans le bonbon "original" d'une marque suisse...


Boissons

Boissons froides sans alcools

???
Exemple de bière aromatisée à l'achillée.

Infusions et substituts au thé

  • Une tisane (ou "thé solaire") faite avec les sommités fleuries d'achillée a ses amateurs dans les contrées européennes, les Amérindiens Pieds-Noirs des Grandes Plaines (Canada) utilisaient feuilles et fleurs comme breuvage d'agrément.

Vins et boissons fermentées alcoolisées, brasserie

  • La pratique d'utiliser de l'achillée là où l'on utilise habituellement du houblon pour aromatiser la bière était apparemment courante en Dalécarlie, comté du centre-ouest de la Suède et "rend, dit-on, cette boisson très-enivrante"[25]. Des brasseurs ont apparemment remis la pratique au goût du jour, aussi bien en Scandinavie qu'en Grande-Bretagne.

Liqueurs et alcools divers

  • Dans les Alpes et le Piémont, on confectionne des liqueurs avec d'autres espèce du genre achillée, l'achillée musquée (achillea erba-rotta subsp. moschata), l'achillée naine (achillea nana), et l'achillée noirâtre (achillea atrata). Deux de ces spécialités, dénommées "Esprit d'Iva" et "Iva Bitter", font référence à l'achillée musquée, dont Iva est l'un des noms vernaculaires.[26]


Gastronomie

Daucus carota en tartare, assaisonnée d'achillée millefeuille, par Jean Sulpice (recette)

Utilisation de la plante par des chefs reconnus :


[Anecdotes sur l'usage cullinaire] ????

Hygiène, cosmétique et parfumerie

Savon letton à l'achillée et à l'oeillet d'Inde

Savonnerie

???? 

Dentifrices et "brosses" à dent
???
Lotions, eaux et laits de toilette

  • L'hydrolat d'achillée s'utilise comme après-rasage, pour soigner les micro-coupures.


Hygiène des cheveux, soins capillaires

  • La plante rentre dans la composition de certains produits de rinçages capillaires à qui elle confère la propriété de redonner de l'éclat aux cheveux blonds et aux cheveux blancs, propriété qu'elle partage avec la camomille matricaire.
  • Les Nordamérindiens Cowlitz utilisent l'infusion de feuilles pour se laver les cheveux[30].


Pommades cosmétiques

  • Les pommades à base d'achillée millefeuille sont utilisées pour les soins du visage, principalement pour revigorer les peaux abîmées par le froid, par des brûlures, des rougeurs ou démangeaisons.


Autobronzants, protections solaires

Parfumerie

  • L'huile essentielle d'achillée peut-être utilisée à faible dose pour la composition de parfums, mais c'est principalement pour parfumer les savons ou les détergents qu'on en fait usagage. Son odeur, assez intrigante, est végétale, boisée, herbacée et légèrement camphrée.


Usages ménagers divers

Lessive, ménage et entretien de la maison
??? [Détergents / plantes à polir, à récurer]
??? [Lessive]
Conditionnement, conservateurs
???
Répulsifs et poisons à invasifs divers
??? [Anti-mites, Rodonticides]
Encens et parfums d'ambiance

  • Les amérindiens Klallams utilisent les graines de millefeuille comme parfum d'intérieur. [31]

Usages artisanaux divers

???

Divers autres usages

Jeux, jouets

  • Aussi bien en Catalogne, en Provence que dans le Morvan ou le Nivernais, les jeunes garçons de 8 à 12 ans usaient des propriétés de la plante pour se faire saigner puis arrêter le sang en appliquant les feuilles sur diverses parties du corps[32]. (Il est question d'une pratique similaire dans un paragraphe plus bas, mais où ce sont les jeunes filles anglaises qui s'adonnent à cet étrange rituel).


Fumer, priser, chiquer

  • L'achillée a été fumée et prisée à la manière du tabac[33].


Vinification

  • Pendre un sachet de semences d'achillée dans une barrique de vin empêcherait celui-ci de s'altérer[34].


Usages dans l'industrie


Usages à des fins thérapeutiques

Considérations liminaires : Les utilisations recensées ici le sont avant tout dans un but d'informations ethnobotaniques. La certitude en matière médicale avec les plantes comme d'ailleurs avec tout autre remède est un leurre. Si l'efficacité de certains traitements semble avérée, si ils ont pu être utilisés par une ou plusieurs populations pendant des décennies voire des siècles, ils n'en sont pas pour autant sans dangers, ni forcément fiables à tout point de vue et adaptés à toutes personnes. Loin du seul empirisme, souvent la plus sensée des méthodes, certaines utilisations émanent de superstitions comme la théorie des signatures, ou encore d'imbroglios entre plantes semblables. On pourrait avoir davantage tendance à se référer aux informations données dans les paragraphes détaillant l'usage au sein des médecines "millénaires" ayurvédiques ou chinoises ou dans la la phytothérapie "occidentale" et "moderne" mais les mêmes précautions sont de rigueur. L'importance d'un diagnostic valide, de connaissances suffisantes en botanique, d'une maîtrise des dosages, et surtout la nécessaire prise en compte des réactions fort différentes d'un individu à un autre (et donc la connaissance de soi), sont des préalables incontournables à tout usage médical des plantes. Enfin, rappelons que les plantes sont loin d'être aussi inoffensives qu'on aurait tendance à le croire.
[Articles à lire sujet médical]

Aperçu des utilisations médicales dans le temps et l'espace

Autour de la Méditerrannée et en eu Europe

Antiquité

  • Dioscoride

Emplâtre avec les feuilles pour les plaies fraîches et ??? d'inflammation. Il restreint les flux de sang, pareillement pour le flux menstruel...

  • Pline l'Ancien évoque dans son Histoire naturelle (vers 77) les capacités de la plante à guérir les plaies et les blessures en général. Le suc de l'achillea introduit chaud dans l'oreille aurait la propriété de guérir les douleurs auriculaires.
  • [Tablettes sumériennes de Nippur - Inscription du roi Sargon d'Akkad (2300 av. J-C) / Papyrus égyptiens (Egypte, XVIe siècle avant J.-C.) / Shénnóng běncǎo jīng (Chine, 2900 av. JC ou 206 av. J-C à 220) / / Hippocrate (460 - 377 avant J.-C.) / Aristote (Grèce 384 - 322 avant J.-C.), / Galien (129 - 216) / Dioscoride (Ier) (De materia medica)]

Époque médiévale

  • [Avicenne (980, Boukhara - 1037, Hamadan) / Razi / Hildegard von Bingen (1098 – 1179) / Moïse Maïmonide (1135 - 1204, Andalousie) / Matteus Platearius (XIIe, Salerno) / Ibn al-Baitar XIIIe]

Epoque moderne

  • [Pietro Andreas Matthioli ( 1500-1577) / Paracelse (1493-1541) / J.Gerarde (XVIe, UK) / Culpeper (XVIIe)]
  • Matthiole, médecin et botaniste italien du XVIe siècle préconise de mâcher l'herbe de millefeuille contre les maux de dents, F-J Cazin, qui cite cet emploi, précise que "l'abondante sécrétion de salive qui s'ensuit peut, jusqu'à un certain point, amener du soulagement".

Époque contemporaine
[Joseph Roques, 1821/ J.Valnet...]

  • Le médecin François-Joseph Cazin écrit en 1858 : "La millefeuille, considérée comme tonique, stimulante, antispasmodique, emménagogue, fébrifuge, etc., était appelée autrefois à remplir un grand nombre d'indications. La longue nomenclature de tous les maux qu'on a cru pouvoir guérir avec cette plante, a inspiré une méfiance qui a pu seule la faire abandonner." S'en suit tout de même une énumération détaillée d'emplois de la plante "avec succès", par lui-même ou d'autres médecins, dans toute une série d'affections : affections nerveuses atoniques, fièvres, hypocondrie, hémorragies, épilepsie, calculs, rhumatismes, leucorrhées, hémorroïdes, etc." Cazin écrit aussi que la plante est utilisée en forte décoction par les paysans de "certaines contrées" contre les fièvres intermittentes.[21]
  • L'ethnobotaniste Alain Renaux, dans Le Savoir en herbe rapporte un usage de la plante fleurie en décoction, chaude, en bains de siège, contre les hémorroïdes, dans les Cévennes au début du XXe siècle. La plante y était également utilisée en décoction par voie interne pour les hémorroïdes mais aussi les rhumatismes et la circulation du sang.
  •  ???? La millefeuille faisait partie du kit de premiers secours donnés aux soldats français pendant la première guerre mondiale. OU a servi a infirmier ???
  • En 1922, le sous-comité départemental des Hautes-Alpes du Comité interministériel des plantes médicinales et à essences évoque ses propriétés toniques, vulnéraires et anti-hémorroïdaires et préconise son usage en cataplasme pour "guérir plaies et coupures"[35]. La plante se vendait alors 1 franc à 1Fr25 le kilo et sa cueillette était encouragée afin d'approvisionner les officines. C'était avant l'interdiction de l'herboristerie par le régime de Vichy et l'avènement de la pharmacopée chimique.


Aux Amériques

Nordamérindiens
L'achillée millefeuille a un rôle d'importance dans la matière médicale de nombreuses tribus amérindiennes de l'Amérique du Nord [36]. On remarquera qu'un bon nombre des usages recensés sont également reconnus par les phytothérapeutes "modernes".

Abénaquis

Algonquins

  • Plante entière utilisée contre les rhumes et problèmes respiratoires.
  • Feuilles écrasées puis prisées (par le nez), ou feuilles et fleurs en décoction contre les maux de tête.

Nuxalk

  • Feuilles mâchées (ou pilées puis chauffées) appliquées en cataplasme sur les brûlures.
  • Feuilles pilées puis chauffées appliquées sur les furoncles.
  • Cataplasmes de feuilles et de graisse d'eulakane (poisson-chandelle) appliquées sur la poitrine et le dos des enfants contre les bronchites.

Pieds-Noirs

  • Infusion de la plante ingérée ou frictionnée sur le corps pour soulager les douleurs dues aux gastroentérites; pour les problèmes de foie.
  • Infusion ou cataplasme de plante mâchée utilisés en application locale contre les douleurs rhumatismales, sur les parties enflées.
  • Infusion de la plante appliquée sur les plaies.
  • Infusion utilisée comme diurétique.
  • Infusion des feuilles ingérée pour soulager les douleurs liées à l'accouchement et faciliter le travail.
  • Infusion ingérée en cas de gorge irritée.

Dakelh

  • Décoction des parties aériennes de la plante utilisée contre les refroidissements.
  • Plante mâchée appliquée en cataplasme sur les entorses, gonflements.

Chehalis

  • Décoction de feuilles prises dans les cas de diarrhées avec saignements.

Cherokee

  • Utilisée pour les hémorragies et hémoptysies (rejet de sang en toussant).
  • Infusion utilisée pour faire baisser la fièvre.
  • Utilisée pour les hyperménorrhées (règles trop abondantes).
  • Utilisée dans les affections intestinales.
  • Utilisées pour les hémorroïdes avec saignement.
  • Feuilles séchées fumées comme remède en cas de catarrhe (gros rhume avec inflammation et sécrétion de mucus).
  • Infusion sédative, pour induire un sommeil plus reposant.
  • Utilisée dans les cas d'hématurie (présence de sang sans l'urine).

Cheyenne

  • Infusion de feuilles et de fleurs ingérées comme analgésique en cas de douleurs à la poitrine et dans les troubles cardiaques.
  • Infusion de feuille en cas de rhume.
  • Infusion de plante fraîche ou sèche : en cas de nausée, contre la toux, pour faire baisser la fièvre, comme sudorifique.
  • Feuilles écrasées placées dans les narines contre les saignements de nez.
  • Infusion de plante ingérée et feuilles froissées sur le corps contre les maladies respiratoires, dont tuberculose.
  • Infusion de plante fraîche en cas d'irritation dans la gorge.

Chippewa (Ojibiwés)

  • Décoction de feuilles aspergée sur des pierres chaudes et inhalée en cas de maux de têtes.
  • Décoction de racines appliquées sur les éruptions cutanées.
  • Racine séchée mâchée puis crachée sur les membres pour les stimuler.

Klallams

  • Infusion des feuilles utilisées contre les rhumes.
  • Feuilles en infusion utilisées lors des accouchements.

Cowlitz

  • Décoction de racines en remède contre les troubles d'estomac.

Nîhithaw (Cris des bois, Woodland Cree)

  • Infusion des sommités utilisées en compresse contre les maux de têtes.
  • Ingestion de décoction des racines et infusion de sommités en compresse contre la fièvre.
  • Décoction de racine ingérée ou racine mâchée contre les maux de dents.

Crows (Absaroka)

  • En cataplasme contre les brûlures, plaies infectées, plaies ouvertes et furoncles.

Delaware

  • Plante en infusion contre les problèmes de reins et de foie.

Flathead

  • Feuilles bouillies en application locales sur les dos et jambes endoloris.
  • Infusion de millefeuille contre les rhumes.
  • Feuilles broyées utilisées sur les blessures.
  • Herbe utilisée comme désinfectant.
  • Infusion utilisée comme fébrifuge.

Gitxsan[37]

  • Décoction de jeune plante ou de racine utilisée en gargarisme contre les maux de gorge.

Gosiutes

  • Infusion utilisée contre les maux de tête.
  • Cataplasme sur les rhumatismes et articulations douloureuses, sur les ecchymoses.
  • Infusion remède aux crises de foies.

Haisla et Hanaksiala

  • Vapeur de la plante placée sur des pierres chauffées en traitement de maladies non-spécifiées.

Hesquiat

  • Feuilles mâchées pour en avaler le jus comme analgésique dans tout type de douleur interne, pour lutter contre les toux persistantes ou encore pour les problèmes gastriques.

Iroquois

  • Infusion de racine ou de feuilles en usage interne ou externe dans les maux de tête.
  • Plante mâchée en cataplasme contre les névralgies.
  • Infusion de feuille utilisée en vermifuge pour les enfants.
  • Décoction utilisée en voie interne et en lavement sur les bébés sujets aux convulsions.


(Altiplano du Guatemala) [38]

Sur le continent africain
??? 
En Asie

Au Pakistan

  • Feuilles et sommités fleuries de l'achillea millefolium subsp. chitralensis sont utilisées dans la phytothérapie traditionnelle, notamment sous forme d'onguents pour guérir les blessures.

Au Japon

  • Au Japon, c'est l'espèce achillea alpina (ノコギリソウ), davantage présente, dont il est fait usage pour ses vertus médicinales.

En Mongolie

  • En Mongolie, achillea millefolium est utilisée pour ses effets sur les fonctions digestives. C'est cependant achillea asiatica (bambo) que la tradition médicale préconise pour les enflures, les plaies sur la tête, les tumeurs bénignes... La plante y est aussi utilisée pour ses propriétés d'anti-hémorroïdaire et hémostatique utérin (qu'elle partage avec le millefeuille)[39]


[Gyüshyi (traité de médecine tibétaine, autour du Ve siècle en sanskrit, du XVIIe pour la version définitive)
Médecins aux pieds nus (République populaire de Chine)/ médecines siddhi]

Ayurvéda

Description de l'achillée point de vue de la phytothérapie ayurvédique[40] :

  • Caractéristiques générales :
    • Rasa (saveur) : amer, piquant, astringent
    • Virya (énergie) : rafraîchissant
    • Vipāka (effet post-digestif) : piquant
    •  ????? Action sur les doshas: diminution de Pitta et Kapha / augmentation du Vata
    • Action (Karma) : astringent, diaphorétique, reconstituant
    • Indications : rhumes, fièvre, gastrite, entérite, rougeole, ménorragie, épistaxis, ulcère de l'estomac, abcès, hémoptysie
    • Modes de préparation : infusion (chaude - phant - ou froide - hima -), poudre - churna, pâte kalka
  • La plante est recommandée en particulier pour les personnes de condition Pitta.
  • Action calmante, nervine, qui favorise la clarté et la perception.


Charaka Charaka Shamita (Inde, Ier Siècle)

Médecine traditionnelle chinoise

Ce sont surtout l'espèce achillea alpina (高山蓍 shī gāoshān), et dans une moindre mesure l'espèce achillea asiatica (亚洲蓍, shī yàzhōu) que l'on retrouvent dans la pharmacopée chinoise traditionnelle.

Phytothérapie "moderne" (occidentale)

Propriétés et indications principales

Propriétés générales


Indications
Usage interne :

  • Aménorrhées
  • Asthme
  • Contractures musculaires
  • Crampes pelviennes
  • Crampes digestives
  • Chute des cheveux
  • Dorsalgies
  • Dysménorrhées
  • Dyspepsie
  • Fatigue générale
  • Grippe
  • Hémorragies
  • Hémorroïdes
  • Lombalgies
  • Métrorragies (troubles de la ménopause)
  • Pertes d'appétit
  • Phlébites
  • Règles douloureuses
  • Rhumatismes, goutte
  • Rhume
  • Rhume des foins
  • Sédentarisme
  • Tension artérielle
  • Troubles hépatiques
  • Varices

Usage externe :

  • Blennorragie (gonorrhée)
  • Crevasses des mamelons
  • Dermatoses
  • Eczéma
  • Douleurs rhumatismales
  • Fistules
  • Hémorroïdes
  • Inflammations de la peau et des muqueuses
  • Plaies
  • Saignements
  • Ulcères des jambes


Description des effets thérapeutiques et de certains principes actifs
  • Jean-Michel Morel, phytothérapeute, affirme que l'achillée millefeuille possède des effets anti-inflammatoires et puissamment antispasmodiques plus marqués sur les muscles lisses (d'où son action bénéfique dans les cas de dysménorrhées et des crampes digestives) mais aussi sur la musculature striée dite "squelettique". Il précise que la plante est "fidèle dans les suites de traumatismes, les contractures douloureuses des lombalgies, dorsalgies et les contractures sportives, même prolongées, car elle détoxifie le muscle, en plus de son action anti-hépatotoxique" [41].

Actions des principes actifs :
> Voir aussi la liste des principaux constituants

Selon François-Joseph Cazin, "l'eau, le vin et l'alcool s'emparent des principes actifs de la millefeuille".

  • Le chamazulène (dérivé d'azulène présent dans l'huile essentielle) provoque l'effet anti-inflammatoire et anti-allergique de l'achillée.
  • Les flavonoïdes (apigénine, lutéoline, etc.) sont en partie responsables de l'action antispasmodique de la plante.
  • L'achilléine accélère la coagulation du sang.
  • Achilléine et flavonoïdes sont responsables de l'action de blocage des hémorragies internes et externes.
  • Isorientine et schaftoside ont une action anti-hépatotoxique.
  • L'apigénine ralentit la prolifération des cellules cancéreuses (en bloquant une étape de la chaîne de fabrication des œstrogènes, aussi bien dans des cellules cancéreuses en culture que dans d’autres types de cellules). Elle est utilisée comme préventif du cancer de la prostate. Parmi d'autres propriétés, elle est aussi antivirale, neuroprotectrice, anxiolytique...
  • L'acide salicylique et ses dérivés font baisser la fièvre et ont une action antalgique.
  • Les tanins sont astringents et cicatrisants.
  • Les principes amers stimulent les parois intestinales.
  • Le lutéolol apaise les douleurs lies aux règles.


Modes et voies d'administration

> Mise en garde : Considérations sur l'auto-médication.
> Voir aussi formulaire par pathologies.


Usage externe
Bain
La décoction d'achillée diluée dans un bain chaud à des propriétés calmantes et régule la circulation (J.Valnet).

Baumes

Cataplasmes

Compresses
On utilise en compresse la décoction d'une poignée de plante coupée dans un litre d'eau (bouillir 10 min).

Emplâtres

Huiles essentielles

Huiles infusées

Liniments

Lotions dermatologiques
Eczéma, dermatoses : nettoyer avec une infusion faite avec une poignée de plante pour 1L d'eau (J.Valnet).

Lotions oculaires

Lotions capillaires
Chute des cheveux : Décoction (une poignée de plante bouillie 10 min dans 1L d'eau).

Onguents

Pommades
Rhumatismes, névralgies : 2g d'essence d'achillée, 5 g de lanoline, 45g de pommade camphrée, en frictions à l'endroit de la douleur (J.Valnet)

Suc
Application sur les ulcères de jambe, crevasses du mamelon, hémorroïdes.

Administration par les voies respiratoires
Diffusion d'huile essentielle

Fumigation humide (inhalation)

Fumigation sèche

Usage interne

Cures, soin par l'alimentation

Tisanes

Macérés

Digestions

Infusion

  • Antispasmodique : 30g de sommité fleuries par litre d'eau. 3 tasses par jour, entre les repas (J.Valnet).

Décoctions

Suc

  • 30 à 100g par jour (Valnet).


Jus

Plante sèche pulvérisée

Extractions

Extrait aqueux

  • Hémorroïdes : 2 à 3g par jour.
  • Grippe : l'extrait aqueux a un effet d'inhibiteur de la neuraminidase (Schwerdtfeger et Melzig).

Extrait secs

Gommes

Comprimés

Teintures et macérats divers

Macéré dans l'huile

Alcoolé, alcoolatures, teintures officinales

Teintures-mères

  • Rhumatologie (contractures sportives, lombalgies, dorsalgies) : 50 à 100 gouttes par jour (en association) [41].
  • Dysménorrhée [règles douloureuses] (récente, chez la femme adulte) : 2 cuillère à café de TM dans un grand verre d'eau, boire une gorgée toutes les demie-heures ou toutes les heures, en dehors des repas, espacer rapidement puis arrêter après amélioration.[41]

Voir aussi homéopathie

Teintures dans l'éther

Macérats glycérinés
Gemmothérapie

Vin médicinal

Sirops, saccharures et mellites
Sirop simple

  • Cuire jusqu'à consistance de sirop 100g de feuilles fraîches d'achillea millefolium avec 1200g de sucre et 600g d'eau. Consommer 20 à 50g par jour. (Valnet)

Sirop type looch

Saccharure

Mellite

? Intraits

Distillats

Hydrolats

Alcoolats

Essences aromatiques

Huiles essentielles, aromathérapie

Administration par voies rectale et vaginale
Injections vaginales

  • Blennoragie : décoction d'une poignée de plante coupée dans un litre d'eau bouillie pendant 10 minutes. (J.Valnet)

Ovules

Suppositoires

  • Antihémorroïdaires : 0,25g d'extrait d'achillée, 1g d'onguent populeum, 3g de beurre de cacao, qsp de cire blanche (pour 1 suppositoire). (J.Valnet)


Principales combinaisons et synergies

  • Associée à la menthe poivrée et aux fleurs de sureau, l'achillée millefeuille entre dans la préparation d'infusions contre le rhume (infusion pendant 10 minutes d'une cuillère à café du mélange à part égale dans une tasse d'eau, trois fois par jour)[42].
Sur les recherches en cours
  • En 2011, une étude menée par des chercheurs brésiliens sur l'extrait hydroalcoolique de parties aériennes d'achillea millefolium conclue à la récurrence d'effets de type anxiolytique après administration par voie orale et suggère le développement d'un traitement aussi bien chronique que pour les phases aigües. [43]
  •  ??? Propriétés antitumorales, chercheurs japonais...

Homéopathie

Dilutions faibles
??? Dilutions fortes
???

Florithérapie

???

Utilisation par les laboratoires pharmaceutiques

  •  ???? Laboratoire merck antypirétique


Stupéfiants et usages rituels

Rites initiatiques

"Les petits porchers se livrent à un jeu qui consiste à endormir l’un d’entre eux couché au milieu de leur cercle en introduisant dans sa bouche, ses narines, ses oreilles, l’achillée. L’opération est scandée par une incantation sans cesse répétée et par le rythme des sabots que l’on frotte l’un contre l’autre... Enivré, le garçon rentre en transe et dans un état somnambulique se livre à des vociférations et à des contorsions violentes, se levant et retombant aussitôt. A l’issue de cette "crise", il se réveille et se redresse régénéré et définitivement agrégé au groupe qui l’a ainsi initié."[32]

Rites funéraires, thanatopraxie

????

Symboliques et représentations de la plante


Langues, étymologie

Gemeine Schafgarge (dessin de Marta Seitz)

Origine du nom scientifique

Le nom achillea est dérivé du grec ancien "Ἀχιλλεύς" (Akhilleús). Il a a été donné à la plante par Pline l'Ancien en l'honneur du légendaire Achille (voir mythologies).

L'épithète spécifique "millefolium" vient du grec ancien "μυριόφυλλον", (muriophullon) qui signifie "mille feuilles" et évoque le caractère dit bipennatiséqué de la feuille, c'est à dire dont le limbe est divisé en folioles qui sont elles-mêmes divisées. (Ce mot grec est également à l'origine du mot "myriophyllum" ou "myriophylle" qui désigne un genre de plantes aquatiques).

Recensement des noms communs dans différentes langues


Langues romanes

  • Français : Achillée millefeuille, Millefeuille, Herbe à la coupure, Herbe aux charpentiers, Herbe aux militaires, Herbe au Soldat, Herbe de saint Joseph, Saigne-nez, Sourcils de Vénus, Herbe au voiturier, Herbe aux cochers, Herbe de la mariée, Herbe à éternuer, Feuille à mille-pattes, Herbe à cent feuilles (Vosges), Herbe à tchépu (Doubs), Charpentaire, Herbe de Saint-Jean, Millefeuille des pharmacies / au Québec : Herbe aux dindons, Persil à dinde, Arbadinde
  • Langues d'Oïl : Wallon : Yebe di tchepti ["herbe au charpentier"] / Picard : Miléfuële, Milwéle, Indowar, Endovoir, Milouelle / Vosgien : Keurnon, Keure-nez
  • Occitan : Milafuèlhas, Milfueilh, Aquilèa, Erbo del carpentièr, Milopratt, Mila felhas, Espenta, Èrba del tal, Èrba de pi, Èrba del pic, Erbo de l'enrihaduro, Milo-fueio, Èrba dal piot, Miloflour (Creuse), Erba del enreyadye (Cévennes), Milo-tê (gorges du Tarn), Tinto-Narro (Provence)
  • Galicien : Milfollas, Estiña sangre
  • Portugais : Milefólio, Erva-carpinteira, Mil-folhas, Milfolhada, Erva-das-cortadelas, Erva-de-Sâo-Joâo/ au Brésil : Aquileia, Mil em folhas
  • Espagnol : Milenrama, Aquilea, Flor de la pluma, Hierba de Aquiles, Hierba de las cortaduras, Falsa altamisa / en Argentine : Mil hojas / au Guatemala : Plumajillo / au Mexique : Alcanfor ["camphre"] (Yucatán), Ciento en rama
Coada șoricelului
  • Catalan : Milfulles, Herba de les cent fulles / Majorque : Herba de la tos
  • Italien : Achillea millefoglio, Erba dei tagli, Millefoglio comune, Stagnasangue, Millefoglie
  • Roumain : Coada șoricelului, Alunele (nom aussi utilisé pour la noix de terre) / Aroumain : Coadâ-șurichinâ


Langues celtiques

  • Breton : Louzaouen ar c'halvez ["a soigné le charpentier"]
  • Gallois : Milddail, Gwilffrai, Milfyd, Llysieuyn y gwaedlif
  • Gaéliques : Irlandais : Athair thalún ["père de la terre"] / Mannois : Ayr lossey /


Langues germaniques

  • Anglais : Common Yarrow, Milfoil, Bloodwort, Soldier's woundwort, Staunchweed, Thousand-leaf, Knight's Milfoil, Old man's pepper, Nosebleed weed, Soldier's Woundwort, Carpenter's weed, Herbal militaris, Sanguinary, Soldier's friend, Stanchgrass, Yarroway (East Anglia) / Vieil anglais (anglo-saxon) : Gearwe
  • Néerlandais : Gewoon Duizendblad ["vrai millefeuille"], Yerw / Afrikaans : Duisendblad
  • Luxembourgeois : Hazegerf
  • Allemand : Gemeine Schafgarbe ["achillée commune"], Gotteshand ["main de dieu"], Garbenkraut, Wiesen-Schafgarbe ["achillée-des-prés"], Margaretenkraut ["Herbe de Margaret"] / Frison septentrional : Teeruus / Frison oriental : Duusendtakke / Bas saxon : Wilde karvel
  • Islandais : Vallhumall
  • Féroïen : Margblømdur rølikur
  • Norvégien : Ryllik, Kanelblom
  • Dannois : Almindelig Røllike ["achillée commune"], Soldaterurt, Finbladet røllike ["achillée à feuilles fines"]
  • Suédois : Röllika, Soldatört, Näsgräs ["herbe du nez"], Läkeblomma, Bryddjstuppor, Ölgräs,


Langues balto-slaves

Sirop macédonien à base d'Ајдучка трева.
  • Letton : Pelašķis ["millefeuille"]
  • Lituanien : Paprastoji kraujažolė ["millefeuille commune"] / Samogitien : Srevžuolė
  • Russe : Тысячелистник обыкновенный (Tysyachelistnik obyknovennyy) ["millefeuille commune"]
  • Ukrainien : Деревій звичайний (Dereviy zvychaynyy)
  • Bulgare : бял равнец ["achillée blanche"]
  • Biélorusse : Крываўнік лекавы ["achillée officinale"]
  • Kachoube : Krëwiónk
  • Polonais : Krwawnik pospolity ["millefeuille ordinaire"]
  • Slovène : Navadni rman
  • Sorabes : Bas sorabe : Wójcyna rotwica / Haut sorabe : Wowča rutwica
  • Tchèque : Řebříček obecný ["millefeuille commune"]
  • Slovaque : Rebríček obyčajný ["millefeuille commune"]
  • Serbo-Croate : Bosnien : Hajdučka trava / Croate : Obični stolisnik ["achillée commune"], Zevrelčec / Serbe : Хајдучка трава (Hajdučka trava)
  • Macédonien : Ајдучка трева (Ajdučka treva)


Langues indo-iraniennes

  • Persan (Farsi) : بومادران معمولی
  • Kurde (Kurmandji) : Pûjang
  • Tadjik : Бӯймодарон (Būjmodaron)
  • Ourdou : اَلفیہ (elfi), Buiranjasif, Brinjasuf
  • Hindi : भूतकॆशी (Bhut Kesi), Gandrain, Puthkanda
  • Marathi : Rojmaari
  • Sanskrit : Gandana, Biranjasipha


Autres langues indo-européennes :

  • Grec moderne : Αγριαψιθιά Αχίλλεια (Agriapsithiá Achílleia), Αχίλλειος η χιλιόφυλλη
  • Albanais : Bari mijëfletësh, Barpezmi mijëfletësh
  • Arménien : Հազարատերևուկ սովորական (Hazaraterevuk sovorakan)


Le sourcil de Vénus ou Közönséges cickafark dans la langue de Endre Ady, ici en sachet.

Langues ouraliennes :

  • Olonetsien : Rauduheiny
  • Vespe : Čapatezhein
  • Estonien : Harilik raudrohi ["millefeuille commun"]
  • Finnois :' Siankärsämö, Akantupakki
  • Hongrois : Közönséges cickafark ["millefeuille commun"], Mezei cickafark ["millefeuille des prés"], Egérfarkfû


Langues altaïques :

  • Turc : Civanperçemi
  • Azéri : Adi boymadərən
  • Bachkir : Меңъяпраҡ (Meŋyapraҡ)
  • Kazakh : Кәдімгі мыңжапырақ (Kädimgi mıñjapıraq)
  • Iakoute : Суорат от


Langues chamito-sémitiques :

  • Arabe : قيصوم ألفي الأوراق (qaysum 'alfay al'awraq) ["achillée deux mille feuilles"]
  • Hébreu : אכילאה אלף העלה

[Touareg, Berbère, Somali, Haoussa...]

Langues nigéro-congolaises :
[bambara, dioula, dogon, moré, wolof, soninké, sénoufo, pulaar, lingala, zoulou, xhosa, tswana, etc.]

Langues austronésiennes et taï-kadaï :

  • Indonésien : Daun seribu ["mille feuilles"]


Langues draviniennes :

  • Tamoul : Achchilliya
  • Malayalam : അച്ചില്ലി മില്ലെഫോളിയം (accilli millephēāḷiyaṁ)


Langues sino-tibétaines et "sinoxéniques" :

  • Chinois (mandarin) : 千叶蓍 ["achillée mille feuilles"], 锯齿草 (jùchǐ cǎo) ["herbe à dents de scie"], 蚰蜒草 (yóuyan cǎo) ["herbe mille-pattes", "herbe scutigère"], 西洋蓍草 (xīyáng shī cǎo) ["achillée occidentale"], à Taïwan 洋蓍草 (yáng shī cǎo) ["achillée importée" ou "étrangère"], 西洋锯草 (xīyáng jù cǎo) ["herbe dentelée de l'Occident"]/
    • (蓍 (shī) = herbe des devins, achillée 蓍草 (shī cǎo) = achillée (en général), 蓍属 = achillée, genre)

[karène, tibétain, birman, taï,

  • Vietnamien : Vạn diệp
  • Japonais : セイヨウノコギリソウ (seiyou no kogirisou), ヤロー (yaroo)
  • Coréen : 서양톱풀 (seoyangtobpul)


Langues "amérindiennes" :

  • Cree : Wapanowask
  • Navajo : Hazéí yiltseeʼí
  • Cheyenne : He'haéheséeo'ôtse
  • Haslai : K°ancayás
  • K'iche' : Sutul uxe'kaj


Langues non-classées :

  • Basque : Millori, Milorria, Millosto
  • Espéranto : Milfolia akileo


Significations de quelques uns des noms vernaculaires

Les noms français Herbe au Soldat ou anglais Knight's Milfoil (Millefeuille du chevalier) sont comme Αχίλλεια en grec moderne, Aquilea et Hierba de Aquiles en espagnol ou Achillée en français des références au soldat colérique Akhilleús.

Scutigère véloce ( 蚰蜒 - Scutigera coleoptrata)

Les noms français Saigne-nez (ou Nosebleed weed en anglais) et Herbe à la coupure (ou Erba dei tagli en italien), portugais Erva-das-cortadelas, anglais Bloodwort, Stanchgrass ["herbe à étancher le sang"] et Soldier's woundwort ["vulnéraire du soldat"] ou encore italien Stagnasangue font tous référence aux propriétés anti-hémorragiques de la plante. Il est probable que le nom vernaculaire français d'Herbe de la mariée fasse également référence à sa capacité à arrêter les saignements, en l’occurrence celui qui survient après la rupture de l'hymen.

Les noms Herbe aux charpentiers (qu'elle partage avec la consoude et avec justicia pectoralis), Charpentaire, en wallon Yebe di tchepti (herbe de celui fait les tcherpintes), en anglais Carpenter's weed, en breton Louzaouen ar c'halvez ("qui a soigné le charpentier") ou encore Herbe de Saint-Joseph (saint-patron des charpentiers) évoquent, en rapport avec les difficultés du métier, le caractère vulnéraire (propre à guérir les blessures) de la plante, qui en plus d'être cicatrisante et anti-hemmoragique, à aussi les propriétés de décontracturant musculaire (lombalgies, dorsalgies) et d'anti-inflammatoire.
Il est également fait référence aux propriétés de la plante, susceptibles de soigner les blessures du métier, dans les noms d'Herbe aux cochers et d'Herbe au voiturier.

Le nom biélorusse Крываўнік лекавы qui signifie "achillée médicament" pourrait se traduire par "achillée officinale".
Le nom suédois Pestilens-blommor, relevé par Johan Wilhelm Palmstruch dans son ouvrage de botanique de 1803, suggère que la plante ait été utilisé comme remède contre la peste.

Le nom haisla [44] K°ancayás signifie littéralement "plante vapeur" et se réfère à l'utilisation médicale de la plante qui, placée sur des pierre brûlantes, dégage des vapeurs utilisées pour dans le traitement de plusieurs maladies.

Le chinois 蚰蜒草 illustre une analogie entre la plante et les myriapodes. 蚰 (yóu) signifie scolopendre, 蜒 (yán) mille-patte, 蚰蜒 (yóuyán) désigne spécifiquement la scutigère véloce (Scutigera coleoptrata), 草 (cǎo) signifie herbe.

Comme le roumain Coada șoricelului, le hongrois évoque sans doute une ressemblance avec la queue de la souris (egér, qu'on retrouve dans Egérfarkfû ["herbe queue de souris"]) voire de la musaraigne (cickàny) peut-être évoquée dans le mot Cickafark. Sans doute s'agit-il plus précisément de quelques sortes de rongeurs à queue touffue comme le sont les feuilles de l'achillée, mais le mystère reste à élucider.

Coada șoricelului, Egérfarkfû ? Ici, plutôt une queue de rat... Comme dit le proverbe géorgien : "Le trou étant trop étroit pour la souris, elle a accroché à sa queue la citrouille."

Le nom français Sourcil de Vénus évoque bien sûr les petites feuilles, touffues comme des sourcils, en faisant référence à la déesse romaine de la beauté et de la séduction.
Peut-être encore plus poétique, l'espagnol Flor de pluma ("fleur de plume") est aussi une évocation de ses petites feuilles au limbe finement découpée.

Bien moins métaphoriques, les noms québécois d'Herbe aux dindons de Persil à dinde ou d'Herbe aux dindes viendraient du fait que la plante servait à l'alimentation des volailles.

Éponymie et compagnie

[Anthoponymie, Toponymie]
Dérivés
Les mots achilléine, achilline, achillifoline, achillétine (substances chimiques qu'on retrouve dans la plante) et achilléomancie (pratique de divination chinoise, voir plus bas) découlent du nom de genre achillea.
[expressions, proverbes]
Homonymie
Le mot millefeuille désigne aussi une pâtisserie à base de pâte feuilletée, de crème pâtissière et de fondant qui n'a absolument rien à voir avec la plante... du moins jusqu'à ce que quelqu'un se décide à réaliser le millefeuille à la millefeuille, mais, au vue des connaissances rassemblées ici-même, cette histoire salivante reste encore à pâtisser.

Croyances, folklores et symboliques

Mythologies

Mythologies amérindiennes
Amérique Centrale et Caraïbes
Guarani, Maya, Aztèque
Amérique du Nord
Algonquin, Inuite, Navajo

Mythologies européennes, slaves et orientales
Mythologies mésopotamiennes et pré-islamiques
sumériens, akkadiens, babyloniens, ougaritique, assyrienne, hittites, hourrite...

Mythologie de l'Egypte antique

Mythologies grecques, étrusques et romaine

Achille soignant Patrocle.

Légende grecque
Le naturaliste romain Pline l'Ancien donne à l'achillée le nom du légendaire guerrier "aux pieds rapides", en raison d'un épisode raconté dans les Chants cypriens et précédant les épisodes contés dans l'Iliade. Achille aurait utilisé l'achillée millefeuille pour soigner Télèphe (fils d'Augé), qu'il blesse alors que les Achéens attaquent la Mysie, dont il est le roi, en la prenant pour Troie. Ce serait grâce aux savoirs enseignés par le centaure Chiron qu'Achille, fils de la nymphe Thétis, a acquis la connaissance des propriétés de la plante. Pour Apollodore, c'est en fait grâce à la rouille de sa lance qu'Achille guérit le roi de Mysie, lequel lui indique en retour la route de Troie. Certains, comme le suggère Pline l'Ancien, pensent qu'il a utilisé les deux remèdes, se servant de la rouille comme emplâtre.
L'hypothèse est aussi avancée que l'achillée ait été utilisée pour soigner les blessés pendant la guerre de Troie, et peut-être même par d'autres personnes qu'Achille lui-même, comme pourrait le suggèrer ses vers de l'Illiade dans lesquels Eurypyle, blessé par Pâris, s'adresse à Patrocle, "l'ami intime" d'Achille :

"Divin Patroklos (...) Arrache cette flèche de ma cuisse, baigne d'une eau tiède la plaie et le sang qui en coule, et verse dans ma blessure ces doux et excellents baumes que tu tiens d'Akhilleus qui les a reçus de Kheirôn, le plus juste des Centaures."
(Illiade, chant 11, Homère)



Mythologies juives, chrétiennes et musulmanes

Mythologies slaves
Mythologies celtiques et nordiques
Mythologies cantabres, basques et pyrénéennes

Erzulie Freda (peinture, André Pierre)



Vaudou
Haïti
Avec le romarin, le basilic et le damiana, elle est une des plantes consacrée à Erzulie, divinité vaudoue (lwa) de l'amour, de la beauté, du désir et de la féminité, guerrière, patronne des lesbiennes, protectrice des femmes et des enfants. La déesse revêt plusieurs apparences qui correspondent aux différentes facettes de la féminité.

Magie, talisman, divination


Pratiques divinatoires, botanomancie

Produit dérivé de l'achilléomancie (en bambou).
  • Achilléomancie

Depuis le Ier millénaire avant JC, et peut-être même avant, en Chine, et en Extrême-Orient, une pratique divinatoire consiste à analyser les figures que forment 50 baguettes de même longueur de tiges séchées d'achillée (蓍)[45] après une certaine manipulation. L'oracle repose sur une analyse complexe des hexagrammes formés par les baguettes, répondant à des algorithmes précis, et dont l'interprétation, réservée aux spécialistes, est basée sur la cosmologie du yin et du yang. Retrouvés par les archéologues sur de nombreux objets, les reproductions graphiques des hexagrammes formés par les manipulations des tiges d'achillée ont d'abord était pris pour une autre forme d'écriture avant qu'ils en saisissent le "sens" mathématique et cosmologique. Il s'agissait là d'une forme primitive du Yi Jing (Le Canon des mutations, en japonais Ekikyô), qui détaille la méthode de divination par l’achillée et dont on peut se servir pour interpréter les résultats. Ce type de divination, baptisé achilléomancie[46], s'est imposé comme l'un des treize canons du confucianisme.

Bonne fortune, providence et croyances manichéennes

  • En Irlande, des croyances prétendaient que l'achillée millefeuille a été la première plante qu'un enfant, un certain Jésus, aurait prise dans ses mains. En conséquence, la plante s'est vu attribuer la capacité d'éloigner le mal et de porter chance. [47]
  • Fête de la Saint-Jean
  • Fête des Rameaux (A.Renaux)


Philtres d'amour et autres frivolités hétéronormatives

  • (Such a cad...)

Le philologue Robert Forby rapporte au début du XIXe une coutume de prédiction dans l'Est-Anglie qui consistait à se chatouiller les narines avec des feuilles "en dent de scie" de l'achillée en répétant les vers suivants :

"Yarroway, yarroway, bear a white blow
If my love love me, my nose will bleed now"

Ce que l'on pourrait approximativement traduire par "Achillée, achillée, porte un coup sec/ Si mon amour m'aime, maintenant mon nez va saigner"[48]. Forby précise que si après ce sortilège le sang se met à couler l'approche de séduction sera couronnée de succès. En toute digression, on pourrait y voir une sinistre prédiction, résumée dans le second vers. La capacité de l'achillée millefeuille à arrêter les saignements et soigner les blessures est connue depuis fort longtemps mais il est de meilleure augure de rappeler que l'on ne guérit pas de relations tumultueuses (et parfois mortifères) simplement avec quelques plantes, fussent-elles vulnéraires...

  • (Canons de beauté)

En Écosse, on prétendait que le millefeuille possède la capacité d'accroître la capacité de séduction et la beauté féminine. Pour que le charme opère, il fallait fredonner cette comptine en cueillant la plante :

"I will pluck the yarrow
That more benign shall be my face,
That more warm shall be my lips,
That more chaste shall be my speech,
Be my speech the beams of the sun,
Be my lips the sap of the strawberry"

Ce qui, en traduction toujours aussi approximative, donne a peu près ça : "Je vais cueillir l'achillée / Que plus doux soit mon visage / Que plus chaudes soient mes lèvres / Que plus chastes soient mes paroles / Que mes paroles soient rayons de soleil / Que mes lèvres soient pulpe de fraise"[47].

  • (Bolos ou badass)

Autre superstition : porté autour du cou, un sachet d'achillée garantirait à celui qui le porte capacité de se surpasser et l'assurance nécessaire à de nouvelles conquêtes[49].

Prétentions aphrodisiaques ou anaphrodisiaques

  • Il est rapporté que les Amérindiens Navajo mâchent sa tige ou boivent la plante en infusion deux heures avant un rapport sexuel.[49]


Qui favorise la fécondité ou qui lui nuit

Diverses autres croyances et symboliques

Autres contes et légendes

Signification symbolique, "Langage des fleurs"
L'achillée est associée à la guerre : en recevoir d'un ennemi est une provocation.

Représentations dans les arts

Musique

Opéra

Danse

Poésie

Théâtre

Littérature

"Je n'ai pas rapporté une grande récolte : deux achillées extrêmement amères et trois brins de fenouil du Portugal que j'ai découverts par hasard,..."
(Henri Bosco, Le Mas Théotime, 1945)



Peinture

Sculpture

Textile

Yarrow (Broderie et collage de tissus, Kristen Chursinoff, Vancouver).


Architecture

Photographie

Cinéma

Cinéma d'animation

Télévision
Spoiler ! Dans la saison 10 de la série américaine The Walking Dead, un prisonnier, membre d'un groupe ennemi, meurt empoisonné parce que Siddiq, médecin du groupe des "héros", qui souffre visiblement d'un syndrome post-traumatique aigüe, semble avoir confondu de la cigüe avec de l'achillée sensée le soigner. Il semblerait que ce soit en fait un coup monté par l'autre soignant, un espion à la solde du groupe ennemi, visiblement déterminé à ce que le prisonnier ne révèle aucun secret...


Art cullinaire

Représentations politico-sociales de la plante

??? 

Sacré et interdits

??? 

Bonnes herbes et mauvaises réputation

??? Rapport général à la plante d'un point de vue écologique et sanitaire (mauvaise herbe, envahissante, allergisante, toxique, bona fama...)


Usages sexués et représentations genrées

Représentations genrées Résumé et analyses des éléments historiques et symboliques précédemment cités dans leur rapport à la question du genre.

Imageries coloniales, représentations ethnocentrées et appropriations des savoirs

??? nordamérindiens 

Évolution et avenir du rapport de l'homme à la plante

????? 


Galerie


Ressources et liens spécifiques sur l'espèce

Livres

Vidéo
Arte
Radio

Articles, revues
Thèses, ouvrages universitaitres
Sur Internet
Jardins, collections, expos

Sources, ressources et notes

Voir aussi la page Sources, ressources et liens.

Livres
Audiovisuel
Articles, revues
Thèses, ouvrages universitaitres
Sur Internet
Jardins, collections, expos

Notes

  1. L'encyclopédie des plantes bio-indicatrices, Gérard Ducerf.
  2. 2,0 et 2,1 from Kewscience, Royal botanic Gardens, Plants of the World online
  3. Pour en savoir plus sur la flore Svalbard (sans prendre froid), c'est par là.
  4. The Victorian naturalist, february 2007 Lire en ligne
  5. Lire en Ligne
  6. Lire l'arrêté.
  7. Au sujet des plantes envahissantes, lire article.
  8. Étude de 2007, par Shutler et Campbell
  9. Upper North Wakashan and Southern Tsimshian Ethnobotany: The Knowledge and Usage of Plants, Compton, Brian Douglas, 1993 - Lire en pdf.
  10. Liste de lépidoptères qui se nourrissent d'Achillea, par là.
  11. Plus précisément : Pyrénées-Orientales, Alpes maritimes, Alpes de Haute-Provence, Cantal, Loire, Haute-Loire, Puy-de-Dôme, Haut-Rhin. Cartes sur Telabotanica
  12. Référence et carte : Plants of the World online
  13. Shanidar et ses fleurs, Arlette Leroi-Gourhan, in Paléorient, 1998 (Lire en ligne). Rites et langage à Shanidar ?, Arlette Leroi-Gourhan, in Bulletin de la Société Préhistorique Française, 2000 (Lire en ligne)
  14. Lire, par exemple : Ces animaux qui se soignent tout seuls, Aurélie Sobocinski, Journal du CNRS, 2015 (en ligne)
  15. Cf. document de la FAO
  16. Guide pratique du jardinier français ou Traité complet d'horticulture, Ph.Desmoulins, 1881
  17. Pierre Masson "De l’agrobiologie à la viticulture biodynamique", Transitions vers l'agriculture biologique)
  18. Purin d'ortie et compagnie, Bernard Bertrand, Eric Petiot et Jean-Paul Collaert, 2005. En pdf.
  19. Lire l'article en ligne.
  20. Le Savoir en herbe, Alain Renaux, 2011
  21. 21,0 et 21,1 Traité pratique et raisonné des plantes médicinales, François Joseph Cazin, 1868. Lire en ligne sur Gallica ou sur PlantUse
  22. Ethnobotany of the Blackfoot Indians Hellson, John C., 1974, National Museums of Canada
  23. Densmore, Frances, 1928, Uses of Plants by the Chippewa Indians, SI-BAE Annual Report #44:273-379, page 366
  24. Plantes sauvages comestibles, François Couplan, 2018, Larousse
  25. L'usage est signalé par François-Joseph Cazin dans son Traité pratique et raisonné des plantes médicinales indigène, 1858.
  26. Sources variées dont : The Herbalist in the kitchen, Gary Allen - Plantes comestibles, François Couplan
  27. 27,0 et 27,1 Herbes, Régis Marcon, 2016.
  28. Recettes de Jean Sulpice, Auberge du Père Bise
  29. A l'entrée Légumes du Larousse Gastronomique 2007 de Joël Robuchon
  30. unther, Erna, 1973, Ethnobotany of Western Washington, Seattle. University of Washington Press.
  31. Fleisher, Mark S., 1980, The Ethnobotany of the Clallam Indians of Western Washington, Northwest Anthropological Research Notes 14
  32. 32,0 et 32,1 Claudine Fabre Vassas dans Discussion, Acte du séminaire de Sommières des 12 et 13 décembre 1983, Les Savoirs naturalistes populaires
  33. Les Cultures médicinales canadiennes, Ernest Small et Paul M. Catling
  34. La Phytothérapie, Dr Jean Valnet, 1984
  35. Les plantes médicinales des Hautes-Alpes, 1922, lire en ligne
  36. Travaux de plusieurs ethnobotanistes recensés par la base de données Native American Ethnobotany
  37. [Une étude sur l'efficacité de la médecine Gitxsan à lire en anglais.]
  38. Manual de plantas medicinales del altiplano de Guatemala para el uso familiar, Jean-Pierre Nicolas con el equipo de Jardines del Mundo
  39. Plantes médicinales de Mongolie, Bilan floristique 2011, Jardins du monde
  40. La Divinité des plantes, Guide ayurvédique de phytothérapie, traduction 2004 de Yoga of herbs, Dr Vasant Lad, David Frawley, 1984. Livre en pdf.
  41. 41,0 41,1 et 41,2 Traité pratique de phytothérapie, Dr. Jean-Michel Morel, 2008
  42. Larousse des plantes médicinales, Andrew Chevalier, 1996, 2001, 2013.
  43. Journal of Ethnopharmacology, 140 (2012) 46-54
  44. Le haisla est une langue amérindienne parlée en Colombie britannique et qui peut s'écrire avec plusieurs orthographes.
  45. Si de nombreuses sources évoquent l'achillée millefeuille, il est plus probable qu'une autre espèce du genre, achillea alpina, ait été utilisée. 蓍 (shī) désigne "l'herbe au devin" et le genre achillea.
  46. Pour qui voudrait aller (beaucoup) plus loin : Origine et évolution de l'achilléomancie chinoise, Léo Vandermeersch (lire en ligne)
  47. 47,0 et 47,1 The Druid's Primer, Luke Eastwood / Ireland's Wild Plants – Myths, Legends & Folklore The Druid's Primer, Luke Eastwood / Ireland's Wild Plants – Myths, Legends & Folklore
  48. L'expression "bear a white blow" est en fait assez délicate à traduire, surtout par quelqu'un qui n'entrave que dalle à la poésie de l'Est-Anglie. Dans tous les cas, même si il est ici question de narine et "d'amour", "white blow" n'a absolument rien à voir avec l'expression urbaine argotique utilisant les mêmes termes, ce serait totalement anachronique et par ailleurs déplacé. Le sens du mot "blow" est peut-être à prendre à la fois dans le sens de coup (qui fait saigner) et de souffle (comme l'éternuement ou le fait de souffler sur ses baisers pour qu'ils s'envolent vers l'être aimé), on pourrait alors le traduire par "soufflet". Si l'achillée n'est pas du genre de ceux qui portent les coups, on peut par ailleurs douter qu'il s'agisse là pour les "jeunes filles anglaises" de "se frapper sans ménagement" comme le suggère Bernard Bertrand dans son Herbier érotique... mais l'achillée, si prompte à arrêter les saignements, pourrait aussi en déclencher si l'on se chatouille le nez avec.
  49. 49,0 et 49,1 L'herbier des plantes érotiques, Bernard Bertrand