Coumarines

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(Composés phénoliquesPhytochimie)

[Article en cours de rédaction]

Le terme "coumarine" désigne à la fois un composé chimique aromatique, la coumarine, et une classe de plus d'un millier de composés phénoliques dérivés de cette molécule, les coumarines (coumarines simples : ombelliférone, esculétol, scopolétol, fraxétol, etc. ; pyrannocoumarines : samidine, visnadine, etc. ; furocoumarines : angélicine, pimpinelline, psoralène, bergaptène, xanthotoxine, etc.).
Les coumarines ont une utilité importante pour la médecine depuis le XIXe siècle, aussi bien en phytothérapie que dans la pharmacopée "chimique" moderne. Leurs propriétés, comme leurs toxicités, varient d'une molécule à l'autre.

Rôle biologique

Les coumarines se retrouvent dans diverses famille de végétaux, notamment les fabacées, les apiacées, les astéracées et les rutacées. Formée dans les feuilles, les coumarines s'accumulent dans la plante principalement dans les racines, les écorces et les tissus fragiles ou lésés.

????Les coumarines fonctionne comme défenseur de la plante, propriétés suppresseurs d'appétit (coupe-faim). En outre, elle a des propriétés antimicrobiennes, des capteurs de rayonnement UV et des inhibiteurs de germination.???

Descriptions de quelques unes des molécules et des plantes qui en contiennent

Comme la coumarine de base, la plupart des coumarines ont une odeur agréable et une saveur légèrement amère.
Le mélilot officinal renferme dans ses parties aériennes, et surtout dans les jeunes feuilles de la mélilotoside, un hétéroside qui par hydrolyse se transforme en coumarine. Sous l'action de moisissures, celle-ci peut de nouveau être transformé en dicoumarol, dont les propriétés anticoagulantes, anti-vitamine K, peuvent s'avérer fortement toxiques (voir toxicité et Propriétés médicinales).
L'ombelliférone est, comme son nom l'indique, présente principalement dans les plantes de la famille des ombellifères : panais, persil, carotte, angélique, grande cigüe. Elle a la capacité d'absorber les rayons ultraviolets. Beaucoup de furocoumarines dérivent de cette molécule.

Phytochimie

Les coumarines sont des "dérivés phénoliques à noyau benzo-alpha-pyrone".
Elles ont la forme de solides cristallisés, blancs ou jaunâtres, "incolores". Globalement solubles dans l'acide acétique ou l'alcool, elles le sont dans une moindre mesure dans l'eau.
On extrait les coumarines en utilisant l'alcool et d'autres solvants organiques et, de manière plus anecdotique, par entraînement à la vapeur d'eau (distillation).

Toxicité

Les coumarines présentent des degrés de toxicité qui varient selon leur nature. Il est par ailleurs important de noter que le métabolisme des coumarines est très différent d'une espèce animale à une autre.

Dicoumarol

  • DL50 : 542mg/kg (rats)

Le dicoumarol est issue d'une transformation par hydrolyse puis par l'action de moisissures de mélilotoside, coumarine présente dans le mélilot.
Le dicoumarol et les anticoagulants de synthèse qui en découlent (classe des 4-hydroxycoumarine, dont warfine, acénocoumarol) ont une action anti-vitaminique K qui présente un risque hémorragique.
Il est difficile d'affirmer avec certitude que les végétaux contenant des coumarines, et en particulier le mélilot, n'entrent pas en interaction avec les médicaments anticoagulants (risques de surdosage). Cependant, en raison du fait qu'il est peu probable de consommer du dicoumarol à l'état naturel (si l'on prend soin, comme il est de rigueur, de ne jamais utilisé de plantes abîmées, encore moins pourries), ce risque paraît assez faible. Néanmoins, pour prévenir toute interaction défavorables, si l'on suit un traitement à base d'anticoagulants il est recommandé d'informer son médecin avant d'utiliser le mélilot si l'on suit un traitement à base d'anticoagulants.
La substance est toxique sur le long terme pour les organismes aquatiques.

Furocoumarines : photosensibilisantes
Les furocoumarines (fusion d'une molécule de coumarine avec un noyau de furane) sont les substances toxiques photosensibles qui provoquent des dermatites appelées "maladie des manipulateurs de céleri". On retrouve ses substances dans la berce du Caucase, l'angélique, le panais, les rues, le figuier la bergamote et de nombreux autres agrumes... Les plantes qui contiennent des furocoumarines en quantité (et particulièrement le panais en période de fructification) peuvent provoquer des réactions cutanées aggravées par le soleil. En se liant à l'ADN des cellules produisant la kératine, les furocoumarines absorbent les rayonnements ultraviolets et peuvent causer des dommages à la peau. Ces brûlures, longues à cicatriser, apparaissent plusieurs heures après exposition à la plante.
L'ombelliférone, l'angélicine et l'ensemble des furocoumarines, toxiques photosensibles, sont à ce titre considérés comme probables cancérogènes pour la peau (classés par le Centre International de Recherche sur le Cancer dans la catégorie des "inclassables quant à leur cancérogénécité pour l'homme" -sic-). Sans danger mortel pour les mammifères, les furocoumarines sont en revanche fatales pour les poissons.

Furocoumarines et interactions médicamenteuses
Là-encore ce sont des furocoumarines qui sont responsables d'éventuels problèmes. Une étude a en effet démontré que celles contenues dans le pamplemousse (et l'orange amère), particulièrement dans leurs peaux, inhibent certaines enzymes intestinales qui ne peuvent donc plus transformer certaines molécules, médicamenteuses notamment. Il y a donc en conséquence un risque de surdosage du médicament. L'information est généralement indiquée sur la notice du médicament.

Voir aussi Coumarine

Diverses utilisations

Cuisine, pâtisserie, boissons et agroalimentaire

Voir coumarine

Propriétés médicinales et usages pharmaceutiques

> Lire "Totum vs molécule"
L'utilisation des propriétés médicinales des coumarines se fait notamment à travers l'usage du mélilot officinal, du marronnier d'Inde (esculétine), du khella (khelline) ou du qingpi (peau de la mandarine verte utilisée dans la pharmacopée chinoise, qui contient de l'esculétine).
En phytothérapie et dans la pharmacopée dite moderne, les coumarines sont utiliser pour leur propriété anti-inflammatoire, pour traiter les troubles veineux (action vitaminique P), pour accélérer le drainage lymphatique ou encore pour l'asthme, les jambes lourdes, les hémorroïdes, etc.
Les furocoumarines (le psoralène principalement) sont utilisées en dermatologie, associées aux rayons ultraviolets pour traiter eczéma, psoriasis et virtiligo.
Des dérivés de la coumarine (dicoumarol et molécules de synthèse qui en dérivent) sont utilisées sous formes médicamenteuses comme anticoagulants (anti-vitaminique K).
Si certaines molécules médicamenteuses sont fabriquées synthétiquement (toutefois fort régulièrement à partir des matières premières elles-mêmes issues de plantes), d'autres sont extraites directement des végétaux par les laboratoires pharmaceutiques : c'est le cas de l'esculoside extraite de la plante australienne Bursaria spinosa (Pittosporacées). La pharmacopée conventionnelle utilise par ailleurs pour divers problèmes dermatologiques des extraits de fruits de la plante égyptienne Ammi majus (Apiacées) commercialisés sous le nom de Meladinine (xanthotoxine, furocoumarines).
Quelques exemples, (sans incitation à la consommation) de médicaments de la pharmacopée chimique dont le principe actif est issus des coumarines : Sintrom, Coumadine, Marcoumar, Apegmone, Estravien...

Cosmétiques

De part sa capacité d'absorption des ultraviolets, l'ombelliférone est utilisée dans les crèmes solaires.
Les propriétés photosensibilisantes des furocoumarines contenues dans l'huile essentielle de bergamote ont pu être utilisés dans les produits dits "auto-bronzants" malgré les cas de dermite aïgues provoquées par sa présence dans l'eau de Cologne.

Pesticides

Le dicoumarol et certaines des molécules synthétiques qui en dérivent sont utilisées comme rodenticides (type "mort aux rats").

Sources et notes